« Je suis un, mais je suis autre »
Ces peintures posent une question que les mots ne peuvent saisir : que signifie être soi-même, et pourtant un autre ? Des visages émergent de surfaces stratifiées—multipliés, découpés, réassemblés. Ils ne sont pas brisés. Ils sont démultipliés. La fragmentation que vous voyez n'est pas la mort ; c'est la multiplication.
Les grilles récurrentes jouent un double rôle. Elles évoquent les systèmes qui catégorisent et contiennent—bureaucraties, frontières, paperasserie, toute institution qui impose une forme au soi. Pourtant, la grille est aussi un échafaudage : une structure au sein de laquelle l'identité se construit. Contrainte et soutien à la fois.
La couleur ici n'est pas décoration. Les tons de terre—terre de Sienne brûlée, ocre, le rouge de la latérite—sont les couleurs d'une patrie portée dans le corps. Les explosions chromatiques de cadmium et de vermillon sont des couleurs de présence, d'un corps qui refuse de disparaître. Ces peintures vibrent. Les ocres et les noirs profonds pulsent à travers les toiles comme le souffle à travers un corps.
La lèvre rouge qui persiste à travers les monochromes est le principe féminin survivant quand tout le reste a été dépouillé. Voix, sensualité, origine, insistance. Face à la fragmentation, la lèvre insiste :
Ici est la présence, ici est le désir. « Ici je ne reproduis pas ce qui existe déjà. Je ne fais que reconstruire en fragmentant, détachant, assemblant—pour donner aux autres leur propre façon de voir le monde. »
Les surfaces elles-mêmes portent un sens. L'empâtement épais, les couches grattées et excavées—l'acte physique de gratter en dessous pour révéler ce qui est caché. Chaque peinture est un acte de reconstruction, et reconstruire n'est pas récupérer. C'est créer quelque chose qui n'existait pas auparavant.
Ces peintures ne crient pas. Elles résonnent. Elles n'expliquent pas. Elles insistent. Elles ne finissent pas. Elles ouvrent.
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